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  • : Les Humeurs de Svetambre
  • : Je n'aime pas les étiquettes, les catégories, les petites cases... je m'y sens à l'étroit. J'ai l'intention de parler de bien des choses, ici ! De mes livres ou de ceux que j'ai lus, de mon travail ou de ma famille, de ce qui me fait hurler et de ce qui me fait jouir de la vie...
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  • Lucie Chenu
  • Je suis un être humain, Yeah ! et comme tout être humain, je possède trop de facettes, trop d'identités, pour les définir en moins de 250 caractères. Vous devez donc lire mes articles !
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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 14:20
Un communiqué vient de tomber :

Chers amis de la SF A la demande quasi générale, le premier tout du Prix Rosny est prolongé jusqu'au 14 juillet minuit! Il est donc possible de voter jusqu'à cette date! Vite, rendez-vous: http://www.noosfere.org/rosny/

Nous vous rappelons que parmi les textes en lice, romans et nouvelles, se trouve "Des vacances gratuites", de Jean-Pierre Andrevon, parue dans Tous ces pas vers l'enfer.

Chacun peut voter !










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Published by Lucie Chenu - dans Livres - édition
5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 13:15
Jean-Pierre Andrevon dédicace ses ouvrages à la librairie Scylla, 8 rue Riesner, à 100 mètres du métro Montgallet (ligne 8), de 15h à 19h.

Vous devriez y trouver "Tous ces pas vers l'enfer", paru chez Glyphe - Imaginaires
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Published by Lucie Chenu - dans Rencontres - Dédicaces - Salons
22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 10:54
Un excellent article de Charlotte, sur son blog, m'a renvoyée à mes "interrogations" sur ce qu'est l'identité, la nôtre, celle qu'on voit-veut-voir-refuse de voir dans l'oeil du voisin. Et surtout, donné un lien vers A contresens qui m'a l'air d'être un site fort intéressant, et plus particulièrement vers un article intitulé 1940-2008 : la France et ses lois racistes Un rapprochement nécessaire : du Fichier des Juifs au Fichier ELOI. Je vous en livre la présentation de l'auteur  et un extrait qui m'interpelle particulièrement.

<<Français juif, enfant caché pendant la Seconde Guerre mondiale et fils de déporté mort pour la France, Georges Gumpel fut notamment partie civile au procès de Klaus Barbie (jugé à Lyon en 1987 pour Crimes contre l'Humanité). Il est aujourd'hui délégué régional Rhône-Alpes de l'Union juive française pour la paix, association notamment investie dans la lutte contre la politique xénophobe de l'Etat français, à travers la plate-forme RESF (Réseau Education sans frontières).>>

<<Le processus s'articule de la façon suivante :

exclusion, fichage, rafle, internement


Puis livraison aux nazis pour déportation. >>

Et puis j'ai appris quelque chose, comme quoi, il n'y a pas d'âge...

<<A la Libération, le Gouvernement Provisoire de la République annule tout le corpus inique de lois et décrets de Vichy, à l'exception des textes visant les Tsiganes… Leur internement, dans les camps de concentration français, se prolonge jusqu'à la fin 1945-début 1946…>>

Je vous conseille aussi, sur ce site, la lecture de cet article sur un livre que j'ai repéré il y a quelque temps, déjà : Les filles voilées parlent. Je ne l'ai pas encore lu, mais ce que j'en lis ici ou là me montre que je n'étais pas seule et débile, il y a quelques années, de penser que la meilleure façon de faire du tort à une adolescente, qu'elle porte le voile par soumission aux hommes de sa famille ou au contraire pour s'affirmer par rapport à la société, était de l'exclure de l'école.

Et ce temps-ci, alors qu'on parle d'interdire (totalement ? Partout ? dans la rue ? Et dans les maisons, que se passerait-il ?) le port de la burqa et du nikab, je me pose juste une question : que va-t-on faire des bonnes soeurs qui ne sont pas en civil ? Vous savez, ces femmes, religieuses, qui vouent leur vie à Dieu, au point de "l'épouser", de lui jurer fidélité et chasteté, prenant pour exemple une "vierge" qui "n'a jamais connu d'homme"... Ne faudrait-il pas, en toute logique, interdire à ces femmes de mener leur vie de recluse ? Ne devrait-on pas les obliger à s'habiller en civil ? Et interdire les films de Louis de Funès (Le Gendarme...) où l'une d'entre elles, avec sa cornette et sa 2CV qu'elle conduit dangeureusement, est un exemple tragique pour la jeunesse laïque ?

Oui, il y a un problème, parce que oui, il y a heurts entre l'homme et la femme, entre la laïcité et la religion (quelle qu'elel soit), entre la liberté de l'un et celle de l'autre. Mais ce problème, ne devrait-il être posé, discuté, résolu, plutôt que d'en interdire la manifestation ? Ah ! Ah ! J'allais en écrire une bien bonne ! J'allais dire "puisqu'on ne peut pas se voiler la face devant les voiles, on veut dévoiler les autres". Puisqu'on ne peut pas faire l'autruche, détourner le regard, on veut éradiquer la manifestation ostensible de la différence, sans même se poser la question de savoir quelle est réellement cette différence, si elle est une et apostolique, ou multiple, variée, selon les individus.

Sur Rue89, la discussion s'est engagée et certains commentaires sont intéressants. Sans trop d'agressivité, ils donnent des opinions contradictoires avec des arguments étayés, des points de vue et des tranches de vies différentes et... vous savez quoi ? J'aime la différence.

Je voulais mettre un morceau mais Deezer ne semble pas fonctionner pour ce morceau-là, ou alors je ne sais pas le faire fonctionner. Donc voilà le permalien : http://www.deezer.com/track/3507562


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Published by Lucie Chenu - dans Cri du coeur
21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 19:41
Joëlle Wintrebert sera au Festival International du Roman Noir à Frontignan du 26 au 28 juin 2009. Elle y dédicacera ses ouvrages, dont La Chambre de sable, et participera à deux tables rondes :  

Vendredi 26 juin à 15 heures : Polar jeunesse
 

Dimanche 28 juin à 16 heures  : Ecrire, pour qui, pourquoi ?




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Published by Lucie Chenu - dans Festivals - expositions - spectacles
21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 17:16
Grr ! Over-blog ne veut pas de mon javascript, qui est un lien vers Amazon, vers Identités, très exactement, avec le système où je touche un % parce que je conseille tel ou tel livre.

Et comme par hasard, Over-blog me balance sa pub pour le site de la Fnac (auquel je reproche surtout d'être très mal fait, en second de n'offrir aux clients aucune possibilité de corriger les erreurs, et en troisième d'être long à livrer). Vers Identités. Vous le croyez ça ?

Alors Javascript non conforme, ça veut tout simplement dire "faire de la pub à un site avec lequel over-blog n'a pas signé de contrat de partenariat ?)

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Published by Lucie Chenu
19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 14:39
Pour faire comme Jess Kaan, j'ai voulu créer un "widget" sur Amazon, avec l'ensemble des livres auxquels j'ai collaboré. Qui sait, peut-être quelques-uns des lecteurs de ce blog auraient-ils l'envie de cliquer dessus et d'acheter un de mes livres, me donnant l'occasion de gagner des sous par deux fois, droits d'auteur + partenaire Amazon.

Je me suis donc enquiquinée à créer un compte partenaire chez Amazon, à créer un "widget", pour finalement m'apercevoir que... ça ne marche pas avec over-blog ! Au passage, j'ai récupéré une url, un lien que je peux vous donner -- d'ailleurs le voici -- et puis j'ai vu que j'avais oublié un bouquin. Je l'ai donc rajouté à mon "widget" inutile, mais j'ai beau recréer le lien, ce livre n'apparaît pas, nom de diou ! Déjà que tous ne sont pas référencés sur ces [censuré] d'Amazon, si en plus on m'en perd...

Enfin, bref, je jette l'éponge, j'ai quand même mille autre choses à faire plus passionnantes que ça. J'ai quand même pu installer mon "widget" sur mon blogspot (eh oui, je m'étais créé un compte pour commenter le blog à Jess Kaan !) mais il est loin d'être aussi zoli que son carrousel

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Published by Lucie Chenu - dans bla-bla-bla
19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 10:48

En ce début de millénaire la « question identitaire » est plus forte que jamais. Les plaies des déportations, des génocides, de la Shoah, sont loin d’être cicatrisées – et d’autres déportations massives de populations, d’autres génocides, d’autres crimes contre l’humanité sont commis, toujours, sur notre planète. Les blessures causées par l’esclavage et par la colonisation sont encore vives, elles aussi. Si les femmes ont maintenant le droit de vote dans la plupart des démocraties, si l’apartheid a pris fin en Afrique du Sud, « minorité » est encore synonyme de « sous-population » dans bien des endroits. L’autre, l’étranger, fait encore peur et, tandis que les USA élisent le premier président afro-américain de leur histoire, la France s’est dotée d’un ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, et la banlieue est devenue le « lieu des bannis ».

Cet autre qui effraye n’est pas forcément – pas uniquement – l’étranger venu d’un autre pays, qui a une autre couleur de peau ou une autre religion. Il suffit parfois d’avoir des goûts différents, une manière de vivre qui n’est pas celle de la majorité. L’homosexualité n’est plus un délit en France depuis 1982, mais elle n’a été retirée de la liste des maladies mentales de l’OMS qu’en 1991, tandis qu’y était ajoutée le transsexualisme. La France exige un contrôle psychiatrique pour accorder un changement d’état civil aux personnes transgenres, ce qui dénie à l’individu le droit de décider seul de son identité de genre. Mais on peut aussi conclure qu’une façon de mettre à l’écart celui qui est trop différent de nous est de le déclarer fou.

Car, enfin, qu’est-ce qui fait de nous ce que nous sommes ? La neurologie, la génétique, la psychanalyse ou la sociologie donnent des bribes de réponse. On est ce qu’on est parce qu’on possède un génome déterminé, mais aussi parce qu’on a été élevé dans une langue et pas une autre, qu’on a été entouré d’amour ou qu’on a subi un (des) traumatisme(s), toutes choses qui font que notre cerveau fonctionne d’une certaine manière, ou encore parce que la pression des événements nous pousse à adopter tel ou tel comportement. On sait que la mémoire est déterminante, mais elle n’est pas tout : un amnésique a toujours une identité… Ces bribes de réponse que donne la science ne s’avèrent-elles pas aussi factices que celles qu’imposent parfois la religion, la morale ou la société ? Une vue parcellaire n’est-elle pas, par définition, déformée ?

S’il est une question qui taraude l’être humain depuis son origine, c’est sans doute « qui suis-je ? » La religion, la philosophie ont tenté d’y répondre ; la littérature s’en est emparée comme d’un thème de prédilection. De nombreux récits d’aventures, du Don Quichotte de Cervantès au Candide de Voltaire, sous couvert de tribulations rocambolesques, racontent une quête initiatique, les personnages s’efforçant de donner sens à leur vie en accomplissant leur destin ou, au contraire, en lui tenant tête. Parfois, l’un d’entre eux est un animal, ce qui permet à l’auteur de pousser son propos. Ainsi Jack London décrit-il, dans L’Appel de la forêt, la vie d’un chien retournant à l’état sauvage et, dans Croc-Blanc, celle d’un loup domestiqué, maltraité et découvrant finalement l’amour de bons maîtres. On peut transposer ces deux vécus opposés, ces deux identités divergentes, à l’homme.

La science-fiction, la fantasy ou l’horreur mettent en scène d’autres espèces, elles aussi, et plus précisément, d’autres espèces intelligentes. Elles peuvent facilement opposer l’homme « normal » à des extraterrestres – selon les cas bienveillants ou exterminateurs – ou à des mutants que l’humanité renie ou admire. Les Chrysalides, de John Wyndham, publié pendant la guerre froide, met en scène une petite ville aux mœurs rigides, après un conflit nucléaire. Les mutants sont persécutés et David, un petit garçon télépathe, doit dissimuler son pouvoir à son père, fanatique religieux. Vingt ans plus tard, Anne McCaffrey relate, dans son cycle Le Vol de Pégase, l’évolution des mentalités : les Doués, craints et contraints à se cacher dans Le Galop d’essai, finissent admirés de tous et sauvent l’espèce humaine d’une menace extraterrestre dans La Tour et la Ruche.

Plus récemment, Francis Berthelot se fait le chantre de la tolérance, en particulier dans Rivage des intouchables qui décrit une planète où deux peuples, autrefois frères, se sont tellement différenciés que seule la haine peut exister entre eux, ou la maladie. Arthur et Cassian, « transvers », se battent pour vivre libres, parce que : « Quand l’identité profonde de quelqu’un a de tout temps servi d’injure à la populace, quelle estime de soi lui reste-t-il ? » Musiques de la Frontière, de Léa Silhol, est une « histoire de fay » qui apparaissent, tels des changelins, dans les berceaux des humains. Ceux-ci, ne pouvant supporter leur étrangeté, les abandonnent dans des Centres. Quant à Jean-Michel Calvez, dans STYx, il décrit une planète colonisée par les humains où cultiver l’indifférence ou la haine d’autrui est devenu un mode de survie ! Exclusion-intégration, isolationnisme-communautarisme, rejet-tolérance, amour-haine, sont les voies par lesquelles on s’engage dans une relation avec un autre

Ces genres métaphoriques par excellence que sont les littératures de l’Imaginaire accouchent de paraboles sur l’être humain. Être un homme ou une femme, se réaliser en tant qu’individu, appartenir à un peuple décimé, à une minorité opprimée ; autant de façons, opposées en apparence, de décliner notre (nos) identité(s). Autant de façons avec lesquelles chacun de nous apprend à composer. Être soi-même ou répondre à l’attente que les autres ont de nous ? Accomplir notre destin ou lui barrer la route ? Faire partie d’un tout ou s’individualiser ? La SF et le fantastique peuvent mettre en scène des guerres interstellaires ou des attaques de zombies, mais aussi (surtout ?) s’interroger sur la nature profonde de l’homme. Les androïdes, qu’ils soient bleus, en révolte et rêvant de moutons électriques, chez Philip K. Dick, ou bien rouges, idolâtrant leur créateur, comme dans La Tour de verre de Robert Silverberg, sont en constante recherche d’identité et luttent pour leur liberté. Les Ténébrans décrits par Marion Zimmer Bradley, les femmes opprimées de La Chaîne brisée ou les adolescents méprisés de L’Héritage d’Hastur, vivent une quête semblable. Souvent en proie à des conflits de loyauté, ils doivent lutter, choisir et assumer pour être enfin eux-mêmes.

Dans son essai, Les Identités meurtrières, publié en 1998, Amin Maalouf traite du thème de l’identité, ou plutôt des identités diverses qui composent chacun de nous. Il se demande pourquoi il nous est si difficile d’être multiples, d’avoir plusieurs appartenances. Pourquoi cela mène, presque obligatoirement, à une lutte. Il décrit comment quelqu'un qui est (il prend son propre exemple) Arabe, chrétien, Libanais et Français, mais aussi plein d'autres choses, comment cet homme, s'il est attaqué sur l'une de ces identités qui le composent, réagit en renforçant cet aspect de lui qui est agressé, pour ne pas être détruit, tout simplement. Et comment ce renforcement peut mener au fanatisme le plus dangereux, le plus meurtrier…

Amin Maalouf est optimiste. Il semble dire : puisqu’on connaît le mécanisme pervers, on peut ne pas le produire… Mais je travaille sur la fiction. Et si les mots de Maalouf m’ont profondément marquée, mon propos, ici, est tout autre.

Pour cette anthologie, j’ai voulu des nouvelles qui parlent de l'Autre, de la douleur d'être rejeté… De la façon dont on réagit quand on est méprisé parce qu'on est black, blanc, beur, gay, goy ou gadjo, ou je ne sais quoi d'autre… Comment on peut devenir un terroriste ou un saint. Black panther ou Martin Luther King. Comment on explose, et comment les choses bougent, à la fin… ou ne bougent pas, ou pire, régressent. Avant de repartir, parfois. J’ai demandé aux auteurs de traiter ce moment où l’on disjoncte, ce moment où, trop c’est trop, on ne peut plus supporter les humiliations.

La première partie, Identités meurtri(èr)es, traite de différence et d’exclusion, d’intégration ou d’invasion, de colonisation ou de libération. Une chanson de Jean-Pierre Andrevon pose le thème principal : les étrangers. Si le héros de René Beaulieu est un étranger bien intégré dans sa nouvelle patrie, depuis des années, et si le narrateur de Pierre-Alexandre Sicart tente l’impossible pour sauver une planète envahie, celui de Jess Kaan est un homme ordinaire qui subit, et s’insurge contre le politiquement correct. Claude Ecken traite des aspects détestables de la colonisation et, avec Jean Millemann, de préjugés et de racisme ordinaire. L’héroïne de Jean-Michel Calvez est une tzigane internée à Birkenau, celle de Claude Mamier une fée aux ailes coupées qui cherche à venger les siens, et Jérôme Noirez nous entraîne dans un monde uchronique où humiliations et pogroms sont monnaie courante.

La deuxième partie, Identités-miroirs, identité-mémoire, évoque un autre aspect de la personnalité, de ce qui la construit : les souvenirs. Il est encore question de guerre avec Alain le Bussy et Lionel Davoust et surtout de mémoire, de pans entiers de la mémoire que perdent, ou offrent, les guerriers. À l’inverse, le personnage d’Orson Scott Card devient le dépositaire des souvenirs d’autrui, ce qui le bouleverse – il n’était auparavant qu’un jeune garçon préoccupé par la façon dont on le percevait. Ce regard des autres est aussi terriblement important pour les héroïnes de Michèle Sébal et de Sylvie Miller et Philippe Ward, qui traitent, sur un ton faussement humoristique, un sujet grave : le mépris. Respect, reconnaissance, c’est aussi ce que réclame le meurtrier d’Antoine Lencou, alors que le criminel de Pierre Gévart n’est animé que par la haine ! Quant aux journaux croisés de Li-Cam, ils abordent des aspects de l’esprit humain qu’on voit rarement en SF : la tolérance et, surtout, la résilience, cette capacité à transcender les épreuves décelée par Boris Cyrulnik chez des rescapés des camps de concentration ou des enfants venant d’orphelinats roumains.

La troisième partie, Miroirs brisés, puzzles éclatés, ne traite pas de résilience. Au contraire, les nouvelles qui la composent décrivent une perte complète des repères. Qu’il y ait asocialisation d’une enfant en danger, comme chez Carl Louvier ou Denis Labbé, total pétage de plomb, comme dans les textes d’Estelle Valls de Gomis ou de Sophie Dabat, plongée dans la maladie, avec Constance Bloch, ou dans la délinquance, avec fredgev, les personnages sont ballottés au gré des événements ou de leurs pulsions criminelles. Et si la nouvelle de Ludovic Lavaissière donne une explication extraordinaire à ces penchants meurtriers, il faut tout l’amour de la narratrice pour sa grand-mère, dans la nouvelle de Léo Lamarche, et l’humour de Teptida Hay, pour retrouver un peu d’optimisme.

Au terme de ce « voyage anthologique », après avoir été remués par tant d’émotions diverses, j'espère que vous aurez accumulé suffisamment d’optimisme et d’énergie. Je forme le vœu que vous ayez envie de bâtir un monde dans lequel l’autre, l’étranger, le pas-pareil, sera vu comme un ami, et où nos diverses identités seront considérées comme ce qu’elles sont : une réelle richesse.

 

 

 

Identités est disponible depuis le mois de mars dans toute bonne librairie, ainsi que sur les principales librairies en ligne : Amazon , Fnac, Alapage, Decitre, Chapitre.com, la librairie Critic à Rennes, Mollat à Bordeaux, Sauramps à Montpellier, et, à Toulouse, Album ou Ombres blanches...

Certes, il y aura toujours quelques bizarreries informatico-administratives, on vous affirmera  parfois que tel livre est indisponible chez l'éditeur -- dans le cas d'Identités , je l'ai vu une ou deux fois sur le net --, mais ne vous laissez pas décourager : Identités est garanti 100% disponible et c'est le moment où jamais de l'acheter !

 

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Published by Lucie Chenu - dans Livres - édition
18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 07:55
Or donc, résumé des épisodes précécents

Dans la saison 1 (oui, je sais, je plagie Martin Winckler, c'est mal mais en même temps pour parler de santé, ça le fait, non ?), je changeai de médicament pour éviter le T***, potentiellement tératogène. Comme la numéro 2 a mis un moment à arriver, qu'ensuite je n'étais pas "en état de pratiquer le protocole de remplacement de médoc", je suis restée pas loin de vingt ans sous G***

Dans la saison 2, je me plaignis de fatigue excessive et de trous de mémoire. Je me décidai donc à aller consulter la neurologue, qui me fit plutôt bon effet lors de la première consultation, mis à part le fait que sur l'heure que je passai dans son cabinet, elle s'isola durant 50 minutes pour téléphoner, et qu'elle eut le toupet de me dire ensuite d'un ton étonné, "on a parlé très longtemps ensemble !" Ceci dit, elle avait posé son verdict dès les cinq premières minutes "ma pov' dame ! Ca fait vingt ans que votre cerveau est imbibé de G*** ; à quoi vous attendiez-vous donc ?" Et de me proposer un remplacement par du K***, très efficace pour ce que j'ai parait-il et, argument suprême, un nouveau médicament. Tout en précisant qu'il faudra toujours que je prenne une petite quantité de G*** parce que je suis accro, et qu'elle en veut pour preuve le fait que quand l'O***, un autre médicament, a été supprimé, les patients ont eu beaucoup de mal à le supporter. Et là, je suis un peu surprise. Je me souviens de l'O***, j'en ai eu, sa seule différence avec le G*** était une amphétamine (qui empêchait qu'on soit trop abruti, le pied !). C'est à l'amphétamine que les patients étaient accro, pas au G*** !!

C'est là que commence réellement l'intrigue de la saison 2, en fait. L'argument de l'O*** est idiot et "nouveau médicament", pour moi, c'est équivalent à "effets secondaires non connus", à "faire le cobaye", j'ai déjà suffisemment donné. Histoire d'être sûr qu'on ne passe pas à côté de quelque chose, je vais quand même subir une IRM, par acquis de conscience, mais ce "nouveau médicament", ça me tracasse. Et là, se place un épisode crucial. J'ai RV avec ma généraliste pour ma fille, une broutille, et je lui fais au passage un résumé des épisodes qu'elle a manqué. Réaction : elle fait la grimace, me dit "ça m'embête, quand même, faudrait pas que vous [fassiez une crise au volant, vous êtes équilibrée comme ça... Dites-lui de m'appeler la prochaine fois que vous la voyez."

Ce que je fais. L'IRM n'a révélé aucune lésion sur mon cerveau, ça m'a assourdie (ça fait un barouf d'enfer, ça ! C'est pas sffisemment montré dans Dr House), mais tout va bien de ce côté-là. Mais quand je dis à la big Spécialiste que ma généraliste a un doute et souhaite lui parler, elle se met en rogne, me dit que puisque c'est ça, je n'ai qu'à repartir avec mon G*** et qu'elle ne me force pas à prendre du K***, ne m'explique pas (malgré mes demandes répétées) pourquoi on ne me repasse pas au T*** (ça n'est pas comme si j'avais l'intention d'avoir d'autres mômes, à mon âge). Elle finit tout de même par appeler sa consoeur et là, j'hallucine : ma généraliste se défausse totalement, dit que jamais elle n'a mis en doute, bla-bla, que les patients interprètent les mimiques, c'est bien connu, bla-bla... Bref, en un mot : elle ment.

Et l'autre est toujours en colère. Parce que, vous comprenenez, une piqûre d'épingle sur son ego, c'est plus grave que ma santé, n'est-ce pas ? Qui plus est, elle se met en colère contre une patiente qui vient la consulter pour des troubles de mémoire et de compréhension... et moi (mais ça doit être mes troubles de mémoire et de compréhension, sûrement) je trouverais logique qu'elle me réexplique, qu'elle se mette à ma portée, plutôt que de considérer que mon "rôle" est d'accepter pour argent comptant (une autre fois je vous parlerai de l'argent dépensé, tiens !) ce qu'elle me dit.

Et là, je voudrais qu'on m'explique un truc : comment les malades peuvent-ils avoir confiance dans des médecins qui se conduisent de façon aussi puérile ? Comment accepter un diagnostic, un avis, et quelque chose d'aussi lourd qu'un protocole de remplacement de médicaments anti-épileptiques, quand il est conseillé par des gens qui se mettent en colère, qui racontent des absurdités du point de vue scientifique ou des mensonges ?

Je décide donc de consulter mon autre généraliste (ben oui, c'est un couple, en général je vais voir l'un ou l'autre en fonction de l'horaire, mais parfois je choisis celui qui me paraît le plus apte. Et, oui, à chaque fois, je trouve ça craignos et je rêve d'une consultation où ils seraient là tous les deux, à exprimer leurs avis, et où nous pourrions prendre tous les trois des décisions). Bref, on fait le point, je comprends que le K*** n'est pas aussi jeune que je le croyais,  il a quelques années derrière lui et semble vraiment bien réussir aux malades, que le T*** a lui aussi des effets secondaires craignos, etc. Je décide donc de faire le pas -- de toute façon, ce changement de médoc, c'est un peu l'Arlésienne, on en parle depuis si longtemps ! Donc, c'est décidé, on lance le protocole. Ce qui signifie, en clair, que je commence à prendre le K*** en n'arrêtant surtout pas le G***, et que dans trois semaines, je commencerai à diminuer très progressivement, très lentement, la dose de G***, de manière à n'être plus couverte que par le K***, et à ne plus avaler qu'une petite dose de G***, juste de quoi empêcher que je souffre d'un syndrome de manque (et j'ai toujours un doute sur ce syndrome de manque puisque le G*** ne contient pas d'amphétamine et qu'on ne peut donc pas comparer la situation avec les patients sous O***)

Alors parmi les effets secondaires du K***, il y a bien entendu aussi la fatigue (moindre), la "viscosité mentale" (le terme a bien fait marrer mon généraliste), mais curieusement, les effets ne sont pas censés s'additionner parce qu'ils sont produits par des causes (i.e. des molécules, donc des modes d'action) totalement différentes. Si vous voulez : le chaffage est réglé trop chaud et en plus vous portez un polaire + un pull, vous ne devriez pas avoir plus chaud parce que les causes de la chaleur sont différentes. Bizarrement, je suis sceptique, m'enfin, si j'insiste, on va finir par me dire que je suis vraiment de mauvaise foi ;-)

Autre chose : quand on entreprend un protocole de ce genre, on s'arrange pour se réserver une période pendant laquelle on n'a pas besoin d'une trop grande activité, on ne prévoit pas de déplacements, on va s'économiser, quoi ! J'ai donc laissé passer les Imaginales et le colloque sur la fantasy, j'ai bouclé le boulot urgent. J'avais prévu de faire une pause sur le boulot éditorial. De toute façon, il était temps que je repasse en mode auteur, comme dit Nath, vraiment temps. Bien sûr, les événements ne se passent jamais comme on l'avait prévu, je me retrouve avec énormément de mails auxquels je dois répondre en utilisant mon cerveau... et c'est bien là que le bât blesse : le cerveau, il est visqueux ! Il est lent, il fatigue, il oublie, il se trompe. Il est imbibé de G*** !

(il m'arrive de me dire qu'avec tout ce que je fais, toute imbibée que je sois, je suis plutôt pas si mauvaise. Mais bon, ce genre de "pensée positive" ne dure pas réellement...)

Bref, j'ai commencé hier soir : j'ai avalé mon premier comprimé de K*** dosé à 500, et mon second ce matin. Résultat des courses : je marche de travers, j'ai du mal à tenir debout. Je présume que je vais m'habituer, d'ailleurs, si ça se trouve, c'est pas le K***, je n'en ai pas encore assez dans le sang, c'est juste psychologique (l'argument qui tue !!) Et c'est vrai que des raisons psychologiques d'être épuisées, j'en ai un paquet. Mais ça commence à bien faire, cette manie de qualifier de "psychologique" tout ce dont on ignore la cause physiologique, et surtout, d'ajouter cette note condescendante, ce "c'est dans votre tête" ou, plus exactement "c'est du pipeau. Vous inventez." Ca commence vraiment à bien faire...

L'argument suprême de la médecine : le patient invente des symptômes et en plus, il fait ça rien que pour emmerder le spécialiste qui sait mieux que lui ce qu'il ressent, la preuve : ses diplômes.

Et là, j'ai envie de tous les renvoyer lire Winckler, en particulier son blogue médical, et son site personnel. Et de leur balancer mes diplômes à la tête, aussi (et là, forcément, ils se vexent encore plus).

ce que j'ai rayé plus haut est faux, mais c'est ce que j'avais cru. Je n'avais pas le haut-parleur, mais la neurologue m'a fait croire que la généraliste se défaussait. Pas mal, hein !!
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Published by Lucie Chenu - dans bla-bla-bla
17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 15:08
Rappel des faits : le Rosny aîné récompense tous les ans un roman et une nouvelle de science-fiction francophones. Son pendant pour la fantasy et le fantastique est le prix Merlin, dont les résultats seront communiqués samedi prochain lors de l'AG de Présences d'Esprits et des Rencontres de l'Imaginaire qui la clôtureront (voir mon post précédent).

Le Rosny est un prix du public, qui se déroule en deux tours : le premier est ouvert à tous, on peut voter par e-mail ou par courrier postal, jusqu'au 30 juin. Les listes des romans et nouvelles en lice sont disponibles sur le site, et on peut donner jusqu'à cinq titres dans chaque catégorie. Le second tour est réservé aux inscrits à la Convention annuelle de Science-Fiction qui, cette année, se tient à Bellaing du 20 au 23 août. On peut d'ailleurs encore s'y inscrire à tarif préférentiel jusqu'au 30 juin, après, ça sera plus cher. Tout est expliqué sur le site.

Je viens de voter et, je peux bien le dire, le choix des nouvelles fut pour moi très difficile : j'ai lu beaucoup d'anthologies, je ne les ai pas toutes terminées -- à vrai dire, les livres en cours de lecture s'empilent sur une table qui leur est réservée, chez moi, en une tour qui tient à la fois de Babel et de Pise...

Par contre, les romans... je m'aperçois que j'ai finalement lu assez peu de SF (donc pas du fantastique ni de la fantasy) francophone publiée, cette année ! Du coup, cinq titres m'ont littéralement sauté aux yeux. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler ailleurs, mais, au cas où, les voilà, par ordre alphabétique d'auteurs :

Alone contre Alone, de Thomas Geha, chez  BLACK COAT PRESS (Rivière Blanche)



Psykoses, de Philippe Heurtel, chez  BLACK COAT PRESS (Rivière Blanche)



Kyra, de Léo Lamarche, chez COUPS DE TÊTE



L'Effroyable vengeance de Panthéra, de Pierre-Alexis Orloff, chez  BLACK COAT PRESS (Rivière Blanche)



Un pour deux, de Martin Winckler, chez CALMANN-LÉVY




Ces cinq romans, chacun pour des raisons bien particulières, m'ont enthousiasmée. L'aventure avec Geha, le rire avec Heurtel, l'émotion avec Lamarche, l'intrigue assaisonnée d'une pointe d'humour pour Orloff et Winckler, chacun à sa manière... C'est bien sûr plus complexe que ça et, en voyant ces titres, je me demande ce qui les réunit dans mon esprit, ce qui les rend, pour moi, tellement plus attractifs ! Je crois que c'est la générosité de leurs auteurs.

Et les nouvelles, me direz-vous ? Eh bien, j'ai eu beaucoup de mal à choisir parce que j'ai lu plus de nouvelles et de novellas que de romans, l'année dernière. Et que j'en ai lu beaucoup d'excellentes ! Et qu'il en est pour lesquelles j'ai regretté de ne pas pouvoir voter, en particulier Fort 53, de Pierre Bordage, parue dans De Brocéliande en Avalon, et qui est de la pure SF et pas de la fantasy. J'avais signalé son absence au webmaster du site du prix Rosny mais en pure perte. J'aurais bien voté pour le roman de Bordage, "en remplacement", mais je ne l'ai pas lu et les cinq autres s'étaient imposés, donc, tant pis, snif ! ça sera pour une autre fois

Je me suis consolée en votant pour la novella de Jean-Pierre Andrevon, Des Vacances gratuites, parue dans son recueil Tous ces pas vers l'enfer. J'ai adoré ce texte, jubilatoire, énorme, drôle et méchant, et, là encore, généreux. J'ai adoré la façon dont Jean-Pierre traite d'un thème rarement traité, surtout par les hommes, et surtout bien traite : les règles ! (non, pas les lois, les menstrues) Et sa critique de la société ! Ce cynisme ! (((bon, j'avoue que je n'aurais pas eu l'idée de mettre ce texte en SF, mais bon, j'ai voté pour et sans hésitation !!)))



Et puis j'ai voté pour une nouvelle de Menolly, Désillusions, parue dans l'anthologie de Karim Berouka,

Conquêtes & Explorations Infernales (Parchemins & Traverses)  

et pour trois nouvelles-ou-novellas parues chez Griffe d'encre, rien que ça !!

Les auteurs en sont Jeanne-A Debats, Antoine Lencou et Nathalie Salvi, il y a deux novellas et une anthologie : Aube & Crépuscule.
 


La novella d'Antoine Lencou n'était pas encore parue, donc le puzzle est facile à reconstituer Oui, vous avez deviné, il s'agit de son excellentissime Couleur d'automne, mélange subtil de rires et d'émotions comme Antoine sait si bien nous les concocter...

Quant aux deux derniers textes, ce sont bien entendu La Vieille Anglaise et le continent (J-A D)

 


et Sortie de route (NS)

Je reste quand même frustrée d'avoir dû éliminer, d'avoir dû voter pour des novellas tantôt classées en romans (Kyra, de Léo Lamarche), tantôt en nouvelles (Andrevon, Debats et Salvi), de n'avoir pas la possibilité de voter pour un recueil complet... C'est surtout pour le Merlin que j'avais éprouvé cette frustration, certaines années où je me demandais comment choisir entre toutes les perles de Serpentine ou celles des Contes Myalgiques...

Mais bon, vous allez dire, et vous aurez bien raison, que je ne suis qu'une horrible râleuse 

Enfin, en ce qui concerne le Merlin, je vous rappelle qu'il sera décerné samedi prochain. Le second tour est, contrairement au Rosny, ouvert au public. Ou plutôt "était" puisqu'il est clos depuis deux jours. Dans trois jours, donc, les résultats !
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Published by Lucie Chenu - dans Livres - édition
16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 18:49
Le club PDE organise, juste après son assemblée générale, des rencontres de l'Imaginaire. Elles se tiendront de 17 à 23 heures à l’AGECA, 177 rue de Charonne, 75011 Paris (métro Alexandre Dumas).

Seront présents :
- les éditions La Madolière, Mille Saisons, Malpertuis, Argemmios, Actu SF, Le
Grimoire
- Auteurs : Gabriel Féraud, Irène Delse, Christian Vilà, Jean-Michel et Hélène Calvez, Nicolas Bally, Michèle Sébal, Christophe Thill, Thomas Bauduret alias Patrick Eris, Nathalie Dau, Sylvie Miller, Roland Vartogue...
- Illustrations : Laurence Péguy, Yohan Vasse, Colexia (tirages d'arts).
- Zines : Éclats de rêve (nouvelles SFFF), Borderline (nouvelles fantastiques ou d'horreur), Étreinte (nouvelles vampiriques), Présences d'Esprits (dossiers, articles, chroniques SFFF), AOC (nouvelles SFFF)...
- Associations : Studio Affect (collectif d'auteurs et illustrateurs), Catharsis (fantastique horreur), Le Visage Vert...

Vous pourrez y trouver des exemplaires de nos ouvrages, en particulier (Pro)Créations, STYx, Vampires, Miel des lunes, Identités.


On vous attend nombreux !

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Published by Lucie Chenu - dans Livres - édition