Le week-end dernier se tenait à Saint Malo le salon des Étonnants Voyageurs, comme vous ne l'ignorez pas si vous êtes un habitué de ce blog. J'y suis allée, en famille, qui plus est, et ce fut bien agréable, quoique fort fatiguant.
Nous partîmes vaillants, le vendredi matin tôt (enfin, relativement). Après neuf heures de route, nous l'étions déjà nettement moins, vaillants ! Aussi, le lendemain matin – l'un des rares moments creux de mon emploi du temps – nous nous précipitâmes dans la mer.
Bon, d'accord, nous avons triché : c'était un « parcours aquatique », comme les Malouins appellent ça, autrement dit des thermes marins. De l'eau de mer chauffée à 31 ou 35°C, selon les endroits, avec plein de jets dans tous les sens, des forts, des doux, des dorsaux, des lombaires, un couloir de marche à contre-courant (qui monte et qui descend ce qui fait travailler les cuisses ou les chevilles, s'il vous plaît !), un autre de nage à contre-courant, mais trop étroit pour qu'on puisse réellement nager... pas grave, c'était super ! Un grand pied. Et une baisse de trac pour moi, avant mes séances de dédicaces des Enfants de Svetambre qui débutaient l'après-midi (oui, je sais, il m'en faut pas beaucoup pour flipper).
L'accueil sur le stand de la librairie Critic fut royal. L'occasion de rencontrer enfin IRL Éric Marcelin, de faire la connaissance d'Aude, de Solenn et... et flûte, il me manque un nom, là ! Et, côté auteurs, de retrouver Lionel Davoust, Xavier Dollo alias Thomas Geha, Philippe Ward & Sylvie Miller, Justine Niogret, et puis de découvrir David S. Khara et Sandra qui fait de superbes montages, et Victor Dixen, auteur jeunesse atypique et fort sympathique. Il faisait très chaud (les prochains sudistes qui osent affirmer devant moi que la Bretagne est un pays froid...). Il faut dire qu'on était sous une verrière. Heureusement que notre stand avait un toit de toile, dans le couloir, ça n'était pas le cas. Du coup, il m'a semblé que les visiteurs rechignaient à s'arrêter dans les portions ensoleillées – et pour m'être un peu baladée dans le salon du livre, je peux vous dire que je les comprends ! En face de nous, la librairie de l'Atalante avait bien chaud aussi. J'ai revu Pierre Bordage avec grand plaisir, croisé Johan Heliot, papoté un peu plus loin avec Denis Guiot sur le stand de Syros et mitraillé Jacques Baudou sur le stand des éditions Fetjaine. Critic tenait aussi le stand de Bragelonne (aux EV, les éditeurs doivent passer par un libraire si j'ai tout bien compris. Du coup, certains rechignent à payer deux fois, le stand + la marge) qui, lui, était à l'ombre et au frais, ce qui le rendait fort attirant, mais ça n'était pas son seul attrait. On y trouvait aussi Laurent Genefort, avec qui c'est toujours un plaisir de bavarder, Erik Wietzel que je n'avais encore jamais croisé.
Pendant ce temps-là, ma petite famille était chez des copains qui tiennent un centre équestre où ils ont vu des kangourous... Eh oui, la vie est pleine de surprises !
Philippe avait un gros problème : le match de rugby Toulouse-Biarritz. Qu'est-ce qui allait l'emporter chez notre Ward, de son amour pour le pays Basque ou de ses racines ariégeoises ? Eh bien je peux vous le dire : il a supporté Toulouse, en direct de son portable (ou de celui de Critic, je ne saurais le dire). Il avait amené de quoi fêter cette victoire espérée, et ce fut un grand moment du festival que de voir arpenter un super-héros tout de Toulouse vêtu !
Enfin vint le moment de la remise du GPI qui, à partir de dorénavant, est décerné tous les ans au mois de mai à Saint Malo. Personnellement, je trouve ça dommage, une semaine avant le prix Imaginales, mais on ne m'a pas demandé mon avis. En tout cas, ça entérine le fait que les Utopiales s'intéressent de moins en moins aux bouquins, plus que ça : ça l'aggrave. Mais bon, passons. Passons à la remise du GPI 2010 Étonnants Voyageurs, ainsi dénommé pour le différencier du GPI 2010 décerné en novembre 2009 pour des livres parus en 2008 (au moins, ce changement d'espace-temps aura pour effet de faire coïncider le nom de prix avec l'année de remise, c'est pas dommage, ça !)
Bref, nous sommes partis à la recherche de la salle où l'on remettait le GPI. On n'avait pas intérêt à oublier nos badges, ou en ce qui concerne ma petite famille qui nous avait rejoints à ce moment-là, les tampons sur la main prouvant qu'on ne cherchait pas à gratter une entrée, parce qu'on se serait fait refouler sans pitié. Ma fille s'était lavé la main (quelle idée, aussi, que de se laver les mains !) et... nan, je vous raconte des bobards, il a suffit que je dise qu'elle était ma fille pour que le monsieur s'écarte en s'excusant ;-)
Ceci dit, c'était quand même bien compliqué de trouver la salle ! Et pourtant, parmi nous se trouvaient trois nominés, Lionel Davoust et Sylvie Miller, tous deux nominés pour le prix de la traduction, et Philippe Ward qui représentait Black Coat Press, nominée pour le prix spécial.
Enfin, après avoir monté des étages, arpenté des couloirs (mais Philippe aime ça, on le sait à présent ;-)), et redescendu quelques marches (ça m'a rappelé un immeuble du Mirail), nous sommes arrivés.
La suite en vidéo
Le prix spécial est attribué à Jean-Marc Lofficier et Brian Stableford pour leur travail de promotion de la SF francophone aux États-Unis chez Black Coat Press. En leur absence, c'est Philippe Ward qui reçoit le prix.
Le prix de l'Essai est attribué à Jacques Baudou pour son Encyclopédie de la Fantasy parue aux éditions Fetjaine. Jacques en profite pour rendre hommage à Jean-Louis Fetjaine, et à Krystal Camprubi qui a illustré l'ouvrage. Si J.B. n'avait pas été membre du jury du prix Imaginales, ils auraient tous deux été nominés ! (à noter que Krystal est nominée plusieurs fois au prix Imaginales, mais hélas pas lauréate, les voix se sont diluées sur ses nombreux et magnifiques ouvrages)
Le prix du manga a été annoncé dans la bonne humeur parce que Jean-Pierre Dionnet n'arrivait pas à prononcer les noms des œuvres nominées, ni même ceux des éditeurs. Pascal Patoz s'en est tiré mieux que lui sur ce coup-là !
Le prix est attribué à Ikigami : Préavis de mort (tomes 1 à 4) de Motorô Mase (Kazé Manga / Asuka). En l'absence de l'auteur, c'est Jérôme Chélim, de Kazé Manga, qui le reçoit.
Je ne peux pas vous mettre toutes les vidéos, donc pour certaines, ça sera juste quelques liens. Le prix de la BD, le prix Vojtek Siudmak du graphisme...
Ah mais, je ne vais sûrement pas manquer le prix Jacques Chambon de la traduction ! Je vous ai mis la totale (l'énoncé des nominés) parce que c'est le seul prix où tout le monde a été applaudi... et la lauréate ovationnée !
Après cela, il y a eu un bug : nous n'avons pas pu filmer la remise du prix jeunesse étranger parce qu'un monsieur de la sécurité est venu dire à mon cher et tendre, qui se tenait les coudes appuyés contre une rembarde pour éviter de bouger en filmant, qu'il gênait le passage derrire lui. J'ai jeté un oeil en arrière : il n'y avait personne à gêner ! Bravo monsieur de la sécurité, vous faites bien votre boulot, la prochaine fois, on devrait annuler carrément la manifestation pour éviter tout risque de je ne sais quoi...
Heureusement, on n'a pas loupé le roman jeunesse francophone, dont le lauréat, Victor Dixen, dédicaçait sur le même stand que moi. Pour tout vous dire, je n'avais jamais entendu parler de son éditeur auparavant, mais j'ai bien envie d'explorer les romans de Victor. Voici donc le cas Jack Spark et son premier volume ; "Été Mutant"
J'ai compris pourquoi Fabrice Colin est un auteur jeunesse à succès : il fait le clown. Le passage où il reçoit le prix de la nouvelle étrangère pour Olivier Girard (l'éditeur des deux ex-aequo) plait beaucoup à ma fille qui m'a redemandé plusieurs fois de lui montrer la "vidéo marrante".
Bon, je plaisante, évidemment, d'autant que les romans jeunesse de Fabrice ne sont pas réellement drôles... Quoi qu'il en soit, voici la scène :
J'ai aussi compris pourquoi je n'avais pas vu Léo Henry (lauréat du prix de la nouvelle francophone), il explique lui-même où il était ;-) Dommage, il fait partie de ceux que j'aurais aimé rencontrer IRL, mais ça sera pour une autre fois.
Suivez le lien pour le roman étranger.
On arrive à la fin de la distribution remise des prix, avec Justine Niogret pour le roman francophone !
Et voilà, fin de la cérémonie. Comme vous avez pu le constater, c'était une remise de prix toute simple, à mille lieues de ce qui se faisait aux Utopiales où on avait droit à un film (un fondu enchaîné, en fait) qui projetait les titres et couvertures des œuvres nominées, ainsi que les noms de leurs auteurs. Le jury au grand complet ou presque était sur scène, et le spectacle était grandiose. Un peu trop, d'ailleurs. Là, on passe de l'Opéra Garnier au café-théâtre, avec seulement trois jurés (sur quinze au total et cinq présents à Saint Malo) sur scène, et très peu de monde dans la salle. Mais il en est du GPI comme du reste, je présume : il faut que chacun prenne ses marques. J'ai pu constater que pour les visiteurs des Étonnants Voyageurs, le Grand Prix de l'Imaginaire ne présentait pas grand intérêt. Le Nouvel Observateur, dans son compte-rendu, le minimise fortement puisqu'il ne cite qu'un prix sur douze ! Tout cela va peut-être changer, who knows ?
Il n'empêche, nous n'étions pas peu fiers en retournant en dédicaces, de nous apercevoir que sur notre stand librairie Critic-petits éditeurs, nous avions pas moins de quatre lauréats !
Et Sylvie et moi avons fêté son prix, en chansons, comme il se doit :
© Sandra, aka Madame David S. Khara
Et sur ce, les petits loups, je vous quitte. A demain pour d'autres photographies et un compte-rendu de la journée du dimanche !